Banque Maroc

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mercredi 11 janvier 2017

Distruptive, l’intelligence artificielle fait-elle peur ?


Pendant longtemps, nous avons pensé que l’intelligence artificielle relèvera uniquement de la science fiction. Aujourd’hui c’est une réalité et des millions de personnes utilisent au quotidien déjà des outils d’intelligence artificielle comme Siri, Google Now ou Cortana pour communiquer et interagir en langage naturel avec leur téléphone 

Dans le e-commerce, toutes les recommandations d’articles faites par Amazon à ses clients sont faites sur la base de leurs préférences (passées) et leur profil en faisant appel à l’intelligence artificielle. Les réseaux sociaux ne sont pas en reste, font également des suggestions à l’utilisateur pour contacter telle ou telle personne selon son profil.

L’intelligence artificielle a déjà dépassé le simple traitement statistique des données et la simple logique rationnelle, binaire et mathématique de l’informatique traditionnelle. Aujourd’hui, elle s’est enrichie d’une dimension cognitive pouvant traiter du non-numérique et le coté sémantique.

Cette intelligence cherche à calquer le fonctionnement de nos neurones pour permettre l’apprentissage automatique traitant toutes ces données non structurées : textes écrits (comptes rendus, courriels, contrats..), vidéos, formes, visages, regards et autres types d’informations livrées par les capteurs et autres objets connectés…

Les techniques de “deep learning”, ou apprentissage profond, ont en effet permis des progrès spectaculaires en matière de reconnaissance d’images et de compréhension du langage naturel. Ils vont se matérialiser le plus souvent sous forme d’aides à la décision. 

Le pilotage automatique de l’automobile sans conducteur Tesla fait déjà appel à cette forme d’intelligence artificielle. AlphaGo qui a battu le champion du monde du subtil et complexe jeu de go est une avancée importante dans ce domaine en raison des très nombreuses possibilités de stratégies inhérentes à ce jeu. En effet, une “simple” puissance de calcul ne suffit pas pour aboutir à la décision gagnante ; il faut faire preuve d’analyse cognitive et d’apprentissage automatique.

Application de l’intelligence artificielle dans les services financiers


Watson, le système cognitif d'IBM appliqué à la santé permet aux praticiens cancérologues de lire des quantités phénoménales de publications dans le domaine du cancer à l’échelle mondiale, puis d’extraire les informations nécessaires ou pertinentes, afin de bâtir une prescription personnalisée adaptée à la situation particulière d’un patient.

L’intelligence artificielle intéresse les grands groupes bancaires et les nouveaux arrivants « FinTech » surtout que les services financiers se prêtent naturellement à l'utilisation des technologies cognitives. En effet la complexité des marchés financiers, l’immense quantité de données qui entrent en jeu ainsi que les besoins d’automatisation et d’amélioration de l'expérience client, donnent à ces  technologies une force indéniable et une puissance inégalée.

Ainsi dans le domaine du crédit, l’intelligence artificielle promet d’améliorer considérablement les outils de scoring classiques pour enrichir le score d’octroi. En termes de productivité et d’automatisation, les « robots » sont déjà largement mis à contribution par les applications de traitement de prêts et le traitement des dossiers est deux fois plus rapidement que celui d’un humain.

Dans la gestion d’actifs l’intelligence artificielle permet d’utiliser des outils d’investissements automatisés adaptés au profil de risque et aux préférences personnelles ainsi qu’aux objectifs du client. Contrairement aux outils d'analyse classiques, les agents intelligents peuvent traiter des questions ouvertes et détecter des variables et tendances clés qui n'ont pas été codées en dur dans le système.

L’assurance a quant à elle, vu arriver le « paiement à l’utilisation » personnalisé pour chaque individu grâce à l’intelligence artificielle et la collecte de données sur les trajets des assurés (MyDrive, Metromile…).
De plus en plus de banques ont recours aux ChatBots, ces robots conversationnels intelligents qui miment le langage humain, pour communiquer avec leurs clients 7j/7 et 24h/24. Elles sont également de plus en plus nombreuses à s’équiper d’outils automatisés tels que les "robo-advisors", pour permettre aux conseillers de disposer plus rapidement et de façon plus automatique de recommandations adaptées à la situation du client. Le conseiller «augmenté» consacrera ainsi davantage de temps aux activités à forte valeur ajoutée.

En conclusion, l’intelligence artificielle est un domaine qui a déjà beaucoup évolué mais qui est encore plutôt récent ; ce qui laisse penser qu’il va poursuivre cette évolution. L’intelligence artificielle va bouleverser tout un pan de l’économie et accélérer la transformation de plusieurs secteurs.

Les objectifs de l’intelligence artificielle demeurent : construire des machines qui peuvent raisonner, apprendre, communiquer, voir et manipuler des objets. L’intelligence biologique est tellement complexe que l'homme ne la comprend que partiellement. Pour l'instant, l’être humain n’est pas encore menacé par la puissance de l’ordinateur. Mais l’homme doit s’assurer qu’il garde le contrôle sur l’intelligence artificielle afin de maîtriser ce qu’il fait et pourquoi it le fait !


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