Banque Maroc

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samedi 24 décembre 2016

Uberisation des banques, concept ou réalité?


L’uberisation est un spectre qui hante tous les secteurs de l’économie. Les chaînes de valeur construites sur une longue durée et les positions solidement établies sont court-circuitées par de nouveaux acteurs s’appuyant sur des innovations en rupture avec les modèles traditionnels. Les exemples sont nombreux : Uber, qui donne son nom au phénomène, pour les taxis, Booking et Airbnb pour les hôtels, Blablacar pour le transport de personnes… Le leader américain Blockbuster spécialiste de la location de film a vu disparaitre 15 000 points de vente et ses 26 000 salariés en moins de cinq ans suite à l’arrivée de Netflix et au développement du streaming.

La Banque de détail, malgré son ancrage dans les habitudes, n’échappe pas à la menace d’uberisation. Plus de 1500 Fintech investissent déjà le secteur bancaire et financier. Ces « disrupteurs » ont la volonté de proposer aux consommateurs des produits et services, réservés jusqu’alors au secteur bancaire et financier, en s’appuyant sur les ruptures technologiques et les nouveaux usages pour pénétrer un secteur très contrôlé et encadré.

La banque, activité plus complexe, regroupe un ensemble de métiers - moyens de paiement, épargne, crédit, etc…- et ne peut donc être « uberisée » par une seule innovation disruptive comme c’est le cas pour les taxis, le voyage ou vidéo. En revanche l’attaque peut se faire sur des périmètres précis de métiers bancaires, comme le paiement, le transfert d’argent,  le crédit aux particuliers ou le crowdfunding.

Toutes ces nouvelles solutions ciblent un seul point focal commun, celui de prendre possession de l’accès principal qui mène vers le client.
La bataille d’accès au client est donc ouverte. Pour s’en sortir, Les banques devront apprendre des GAFA et des FinTech pour opérer leur propre uberisation de l’intérieur et transposer ce modèle dans l’univers du retail banking. Si elles ne le font pas, d’autres le feront.

Le piège classique est de penser que l’océan est calme en se basant sur le niveau de confiance accordée par les clients et le Net Promotor Score encore favorable pour les banques.